La chute du dictateur Anastasio Somoza, en juillet 1979, n'aurait pu arriver à son terme sans l'insurrection des masses urbaines qui ont placé Managua, la capitale, ainsi que d'autres grandes villes sous le contrôle croissant des forces révolutionnaires. Ce fut là le point culminant d'un processus d'opposition populaire grandissante caractérisée par l'incorporation d'une large partie de la population dans les activités politiques. Un nombre important de femmes appartenant à toutes les classes sociales rejoignit la jeunesse et les hommes sans travail et fit son entrée au royaume de la politique dans les années 70, la plupart pour la première fois. La participation des femmes à la révolution nicaraguayenne a sans doute été plus importante que dans toute autre révolution récente, le Viet-nam excepté. Les femmes constituaient approximativement 30 % du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) et à son point culminant en 1979 l'organisation féminine du FSLN, l'Association des femmes face au problème national (AMPRONAC), comptait 8000 membres. Un grand nombre de femmes qui ne militaient pas dans des mouvements politiques organisés fournirent un appui logistique et de soutien aux forces révolutionnaires, tandis que d'autres apportaient un concours silencieux en refusant de dénoncer leurs voisins révolutionnaires ou en cachant des combattants en fuite.