Jean-Charles LLINARÈS est agrégé de lettres modernes et docteur ès lettres. Sa thèse a pour titre : L’Humour dans l’œuvre de Paul Éluard. Il a écrit un recueil de poèmes, Triple jeu, paru aux éditions Bénévént en 2011.
Sans perdre de vue cette déclaration figurant dans Ralentir travaux (1930 : « L’idée que l’on peut se faire en secret de la poésie ne limite pas forcément celle-ci », J.-C. Llinarès résume ainsi le principe de base de sa propre conception : il n’y a pas de poèmes sans figures de rhétorique ; celles-ci résultant d’une activité inconsciente et ludique du langage, toutes sont potentiellement humoristiques. Il faut s’interroger sur les moyens employés par l’écriture pour neutraliser complètement ou partiellement cet humour.
Le lecteur, guidé par le désir de comprendre et d’apprécier, interprète spontanément les unités stylistiques, avant d’entreprendre, éventuellement, d’en découvrir les procédés. La notion de réception renferme celles de subjectivité, de compétence et de liberté : le lecteur perçoit distinctement l’effet esthétique et l’effet humoristique, et de façon ambiguë l’effet humoristhétique.
Nul n’ignore que la forme et le fond d’une œuvre d’art sont indissociables. Cependant, supposons qu’un poème se réduise à son contenu. Que devient son pouvoir de séduction ? Que devient son humour qui ne peut se passer d’une technique? La traduction en prose d’un poème n’en conserve que le contenu. À condition qu’elle soit fidèle, la traduction en vers d’un poème fait davantage : elle en rend sensibles toutes les beautés au public d’aujourd’hui.
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