Avait-on inventé une musique sans son ? Comme une mer sans
eau ou une forêt sans arbres, mieux, une fleur sans couleur… ? Il eût
fallu une certaine imagination pour penser à cela… C’est à cette
tâche que l’« État-major de la révolution culturelle » s’employait :
L’invention des musiques sans son, des peintures sans formes, sans
couleurs, des villes sans lumières, des femmes sans silhouette, sans
voix, sans tête et bien entendu sans cervelle, des objets sexuels en
forme de fantômes qui se baladeraient dans cette noirceur inventée
par les « maîtres des lieux » pour assouvir leurs désirs... Reflets
d’une extraordinaire image paradisiaque conçue par des esprits
malades et maléfiques.
Pari Barkeshli est pianiste. Après ses études musicales au
Conservatoire national supérieur de Paris, elle a mené une
carrière de concertiste et de pédagogue. Passionnée de
littérature et d’histoire politique, elle entrelace son récit, que
l’on peut considérer comme autobiographique, avec une
évocation des troubles politiques qui agitent l’Iran depuis des
décennies. Incapable de supporter plus longtemps ce que son
pays, devenu une République islamique, impose et fait endurer
aux femmes, elle parvient en 1982, après des mois et des mois
de démarches « à haut risque », à quitter Téhéran pour
s’installer à Paris…
paribarkeshli.pagesperso-orange.fr
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