La littérature arabe médiévale et ceux qui l'ont faite ont été profondément
marqués, très tôt, par un recueil de pièces fictionnelles, des fables
animalières pour la plupart, d'origine indienne, mises en abyme, par
enchâssement, et regroupées dans un livre destiné à ceux qui recherchent la
sagesse, en général, et, plus particulièrement, à ceux qui gouvernent le
monde1. Il s'agit du recueil de Ka/f/a et Dimna (milieu du IleNllle s.),
régulièrement cité chez la plupart des auteurs, depuis al-Jâhiz, au IXe siècle,
jusqu'à al-JabartÎ au XVIIIe siècle2.
Comme on le sait, c'est un jeune et brillant secrétaire de chancellerie
d'origine persane, Ibn al-Muqaffa', mort tragiquement vers 139/756, qui est
responsable de son introduction dans le domaine arabe3. Ibn al-Muqaffa' fut
également l'un des plus importants