Si mon choix s'est porté sur un tel titre, c'est que la promesse
est en soi un enjeu, une espérance, quelque chose qui pourrait
arriver, elle témoigne à la fois d'un engagement d'un vécu, elle
est assortie d'une déclaration. Quant à l'Aube elle est à la fois
attente, promesse du jour, lieu où tout s'éclaire et séparation
d'avec la nuit, là où rien.ne se distingue.
"C'étaitsQr, écrit Romain Gary, mais je ne le savais pas. Ce
fut seulement aux abords de la quarantaine que je commençai à
comprendre. lin' est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si
tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est
arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver.
On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec
l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube. une promesse qu'elle
ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la
fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous
prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont _plus
que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe
de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais
plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de
votre cou et des lèvres très douces vous