Respect/reconnaissance/autorité d'une part, force/obligation/
contrainte d'autre part, forment un hexaèdre qui nous
permet de figurer topologiquement l'arbitraire, c'est-à-dire ce
qui - se substituant à la loi - a pour enjeu l'interdiction portée
à l'endroit du dire, sous peine de brimades, de bannissement,
d'emprisonnement ou de mort.
Quiconque a vécu peu ou prou sous le règne de l'arbitraire ne
peut ignorer ce que vise le pouvoir: atteindre d'abord et avant
tout la liberté de penser et de parole.
Mais il n'est pas seulement interdit de dire en la
circonstance: de cela chacun peut à la longue s'accommoder,
chacun peut trouver un lieu pour énoncer ce qui importe pour
lui, chacun peut trouver un espace qui lui permette de
reconnaître l'autre et de se faire reconnaître par lui. Ce que
promeut l'arbitraire est bien plus subtil