Dès l'origine de sa réflexion sur le fonctionnement psychique,
Freud affronte la question qui ne cessera pas de le travailler:
pourquoi l'homme n'est-il pas halluciné en permanence? Il faut
qu'un principe, de force égale, contrarie cette tendance. Il y a
une nécessité dialectique à l'existence de ce principe. Dès
L'Esquisse, dès la Lettre 52, on en voit poindre l'exigence.
L'ensemble des lois de la Naturel, le besoin de la vie2, la
contrainte externe dans le collectif3, l'expression d'une pression
de la culture4 sont. les formes successives de cette nécessité.
La clinique psychiatrique rencontre ceux pour qui cette
exigence logique n'a pas ouvert ce qui sépare l'un de l'autre. Si
la vie commence par une hallucination primaire, ce temps
inaugural tend à se réduire à la trace d'un sillon. La cure
analytique en instaurant une contrainte ensemence la fécondité
de cette trace, car en s'instituant elle se do.nne elle-même comme
réalité et donc comme butée à l'expansion retrouvée de
"l'halluciné", de l'imaginaire.
Les psychiatres, en particulier dans le service public, sont
amenés à "parcourir un chemin avec"5 le psychotique pour le
rencontrer dans des es