LE milieu associatif des musulmans de France s'est profondément
transformé depuis que les premières générations,
celles des travailleurs immigrés, ont été rejointes
par leurs familles, grâce à la loi de 1974 autorisant le regroupement
familial1. Dirigées par les "pères", les premières associations musulmanes des années 1960-1970 se préoccupaient
surtout du droit des immigrés à pratiquer leur religion
dans des conditions dignes. Souvent installés en France depuis
plus de dix ans, réalisant que le retour au pays se ferait très tardivement
ou ne se ferait pas - notamment pour leurs enfants -
ces pères de famille souhaitaient avant tout disposer de lieux
d'éducation religieuse, d'écoles coraniques, pour leurs enfants
et petits-enfants.