Introduction
L'injonction "bougez"1, élaborée à l'initiative de la santé publique2
repose sur une représentation du corps associant la santé à un exercice physique
régulier et modéré. Cette "croisade morale"3 engagée par des groupes sociaux
constitués de décideurs en santé publique, de médecins, d'économistes de la
santé, d'entreprises commerciales, de philanthropes, réactive les thématiques de
l'hygiénisme du XIXe siècle luttant contre la "dégénérescence de la race"4.
Elle s'institutionnalise dans une double tension entre les risques toxicologiques
et traumatiques liés au sport intensif et les risques nutritionnels dus, entre
autres, à l'incidence de la sédentarité sur la régulation énergétique. Elle s'appuie
subtilement sur des "dispositifs de sécurité"5 dont