En Colombie, plus de quatre millions de personnes ont dû fuir de leur
domicile pour échapper aux groupes armés et à la violence d'une guerre
de plus en plus présente et complexe. Elle laisse sur son passage mort,
désolation, déracinement et douleur. Le déplacement forcé des
populations est devenu une donnée quotidienne, dramatique et banale de
la violence armée. Le départ sous la contrainte marque une rupture brutale
et radicale avec la communauté et le territoire d'origine; il traduit une
privation violente de repères matériels et symboliques qui fondent
l'identité des individus et des familles qui en sont v