Résumé: Phnom Penh offre l'exemple unique à l'époque contemporaine d'une
ville qui a été vidée de ses habitants par les Khmers rouges en 1975, et qui est
restée quasiment abandonnée pendant quatre ans. À l'exception de quelques
destructions symboliques, l'environnement bâti, bien que très dégradé, était
toujours là en 1979, permettant à la ville de reprendre vie dans le contexte
politique et social particulier de la période post-Khmers rouge.
La ville a-t-elle retrouvé son identité avec une organisation du territoire transformée
par le nouveau régime, une population constituée surtout de ruraux - car la
majorité des anciens habitants de la capitale avaient disparu -, et une
squatterisation uniforme de l'ensemble du parc immobilier? Quoi qu'il en soit, la
coquille vide et dégradée fut un point d'ancrage pour relever la nation après le
traumatisme de la période de Pol Pot. Le cadre bâti a aidé à recréer une capitale,
contribuant ainsi à la restauration de l'identité nationale.