C'est sans doute en opposition avec leurs pairs urbains,
"professionnels de la politique" que les élus ruraux sont
usuellement désignés comme "amateurs". Mais cette
catégorisation semble davantage indiquer ce que les maires de
village ne sont - ou ne font - pas, plutôt qu'elle permet de cerner
leurs activités et leurs ressources politiques spécifiques. Plus
négligés par les sociologues et les politistes que les élus des
grandes villes, ces représentants sont toujours mal connus.
Quelques ouvrages fondateurs (Abélès, 1989 ; Faure, 1992) ont
cependant montré que les "petits" maires ne correspondent plus
à la figure du "père protecteur" qui prévalait dans les années
1960. D'une part, l'espace villageois s'étant largement recomposé
et restructuré depuis les années 1970 (Kayser, 1986 ; Champagne,
1975), les modes de légitimation de leur action et de leur
représentativité ont significativement évolué. D'autre part et
surtout, dans la continuité du processus de décentralisation, ils
doivent faire face à des tâches de plus en
