Jean-François Peyret est auteur et metteur en scène de spectacles qui
interrogent sans cesse la forme théâtrale en mettant en jeu des textes non
dramatiques, qu'ils soient littéraires ou scientifiques. Il s'intéresse, depuis
plusieurs années maintenant, à des problématiques scientifiques et a créé des
spectacles autour des figures d'Alan Turing, Charles Darwin ou Sophie
Kovaleskaïa, toujours en collaboration avec des chercheurs comme Alain
Prochiantz, neurobiologiste, ou Françoise Balibar, physicienne.
Le recours aux nouvelles technologies est une constante des formes qu'il
invente, le travail sur l'image vidéo et le traitement de l'univers sonore étant
toujours au centre de son théâtre. Son dernier spectacle, Tournant autour de
Galilée, créé au Théâtre National de Strasbourg en février 2008, se penche sur
la figure du grand physicien, notamment à travers les lettres que lui envoyait sa
fille, Virginia-Soeur Marie-Céleste.
Christine Hamon-Siréjols : Tu as dit un jour que Tournant autour de
Galilée, avec son label "théâtre et science" était une façon de prendre "une
part de marché dans le buffet froid post moderne", peux-tu expliciter cette idée
selon laquelle ton spectacle occupe un secteur nouveau du théâtre
contemporain ?
J.-F. Peyret : Ce qui est curieux dans le rapport art et sciences, et qui
dépasse la simple question de savoir quel scientifique l'on invite, c'est la
disponibilité, l'intérêt que manifestent
