La nouvelle hausse des frais d'inscription et des prêts étudiants décidés
à l'automne dernier par le gouvernement libéral/conservateur a provoqué
une vague de manifestations inédites en Angleterre. Inédites car c'est
la troisième réforme de ce type depuis 1997, et c'est la première fois
qu'elle suscite une telle contestation. Il faut dire que la hausse des frais
annoncée (entre 6 000 et 9 000£ pour une année universitaire en 2012) est
sévère. Associée à une baisse massive des subventions accordées aux universités,
elle devrait doubler les tarifs pratiqués actuellement dans les universités
du pays.
Ces mesures et leurs motifs prolongent pourtant une reconfiguration
profonde des politiques publiques d'enseignement supérieur entamée à la
fin des années 1980. En prenant pour objet de réflexion principal le cas
des étudiants anglais et l'action publique menée en leur direction, l'article
entend répondre aux deux questions suivantes : comment expliquer le développement
des frais d'inscription