Établi en 2003 par l'université Jiao Tong, le classement des cinq cents
"meilleures" universités mondiales dit "de Shanghai", a connu un succès
immédiat et fulgurant, notamment en France. Ce succès ne s'est pas
encore démenti puisque chaque année ce palmarès est très attendu, non
seulement par le milieu médiatique, qui en décrypte les grandes lignes et
s'en fait volontiers l'écho, mais aussi par les milieux politique et académique
qui s'y réfèrent pour fonder des décisions stratégiques visant à améliorer
la position de leur pays et/ou de leurs universités dans la hiérarchie.
En France, le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche est
organisé à la façon d'un service public, qui possède ainsi certaines caractéristiques,
qui le démarquent des modèles anglo-saxons par exemple.
La thèse défendue dans cet article est celle du caractère performatif du
classement de Shanghai :