Tout le monde croit connaître le conte du Petit Chaperon rouge.
Mais avant d'aborder les interprétations dont il a fait l'objet, il
faut évoquer ses différentes versions1.
Les textes les plus connus sont, il n'y a aucun doute, ceux de
Charles Perrault et des frères Grimm. Le dernier dépend très vraisemblablement
du premier, bien que les différences soient évidentes
: celui de Perrault finit mal et est suivi d'une morale un
peu coquine ; celui des frères Grimm finit bien, et il comporte
même une suite qui montre que le Petit Chaperon rouge a très
bien appris sa leçon. Ces deux contes, qui ont nourri toute une
littérature enfantine, ne sont pas restés longtemps séparés ; au
XIXe siècle déjà, on les a combinés (p. ex. Lehnert, 1829). Depuis,
les cruautés sont allées en