Dans le cadre d'une recherche portant sur les femmes au foyer et leur
retour sur le marché de l'emploi (Dieu, Delhaye, & Cornet, 2008), il nous
est clairement apparu que ces femmes, qui arrêtent complètement de
travailler pour se consacrer à leur famille, le font, pour une partie d'entre
elles, parce que cela correspond à leur représentation sexuée de la
répartition des rôles professionnels et familiaux, représentation intégrée
dès leur plus jeune âge. Ces représentations semblaient avoir influencé
leur choix pour telle ou telle option dans l'enseignement secondaire,
l'orientation vers l'une ou l'autre formation et, plus globalement, leur
projet professionnel. Le choix du métier était alors largement conditionné
par la représentation qu'avaient ces femmes de la possibilité -ou non- de
concilier tel ou tel métier avec leur vie familiale. Ce choix était aussi
influencé par le conjoint et ses représentations de la répartition des rôles
familiaux entre les sexes. Ceci rejoint différentes études qui ont montré
(Baudelot & Establet, 1992 ; Duru-Bellat, 1990 ; Gavray, 2004) que les
choix professionnels participent à la mise en place d'inégalités entre les
filles et les garçons