Wolfram Kaiser et N. Piers Ludlow, deux historiens de l'intégration
européenne particulièrement marquants, ont tous deux exprimé récem-
ment leur inquiétude (respectivement en 2006 et 2009) concernant
le fait que, malgré un nombre important de travaux réalisés dans le
domaine, l'historiographie présente des lacunes importantes, en parti-
culier dans le développement d'une relation plus forte entre l'historio-
graphie et les recherche et théorie en sciences sociales. Ils ont souligné
"le très mauvais état, la plupart du temps, de la coopération interdis-
ciplinaire entre l'histoire et les sciences sociales pour la recherche sur
l'union européenne1". Le seul historien qui a eu une influence réelle
sur la littérature de sciences sociales traitant de l'intégration européenne
est Alan Milward. Il a été encore plus critique