L'étude des groupes de pression patronaux est inséparable d'un ques-
tionnement plus vaste, frisant souvent la polémique sur la question de
l'influence, qui a largement accompagné des discours engagés et cer-
taines mythologies politiques dominées par le conspirationnisme. On
pourrait y ajouter des lieux communs bien connus et identifiés par
Pierre Vernus (faiblesse et retard des organisations patronales par rap-
port aux organisations ouvrières, caractère parisien des groupements
patronaux, etc.)1. Il faut cependant, selon une expression de Laurence
Badel, utilisée à propos des débuts de l'Union européenne, "dédramati-
ser" cette histoire2. On pourrait ajouter : la démythifier. C'est l'objet de
cette contribution, à visée historiographique