Dix ans après le débat sur la parité, la campagne présidentielle de 2007
renouvelle les questions de la place des femmes dans la vie politique
française et de l’exercice féminin du pouvoir. C’est la première fois qu’il y a
autant de candidates à une élection présidentielle, et que l’une d’elles est non
seulement présidentiable, mais recourt explicitement à "une argumentation
par le genre"117 – c’est-à-dire une argumentation qui appuie le discours du
locuteur par la référence plus ou moins explicite à son appartenance sexuée –
afin de légitimer sa candidature (Bonnafous, 2003). Durant la campagne,
Ségolène Royal a en effet mis en avant son appartenance sexuée afin de
justifier une vision politique, une conception et un exercice du pouvoir
différents de ceux de ses principaux
