Dans un précédent travail sur le traitement de la politique dans les talk-
shows à la télévision française, nous avions évoqué ce que nous avons appelé
des "temps politiques" (Le Foulgoc, 2002) et isolé le "temps de
linformation", qui bénéficie dun traitement privilégié, du "temps du
divertissement" distinct, a priori, des questions politiques.
Ces deux temporalités traversent différemment des "temps
verrouillés", les présidentielles de 1995 et 2002 ayant été sur ce point des
moments de rupture (arrêt des invitations de personnalités politiques) pour
les émissions de divertissement. En 1995, peu démissions de divertissement
revendiquaient une composante politique. En revanche, lors de la campagne
présidentielle de 2002, la direction de France Télévisions, un des principaux
acteurs du phénomène, a clairement demandé à ses animateurs de cesser
dinviter des personnalités politiques, prétextant les difficultés du comptage
du temps de parole. Au-delà de cette d