Ce texte est né dun songe, un songe éveillé ou plutôt réveillé, à
loccasion dun regard distraitement apposé sur mon écran de télévision. Il y
était alors diffusé le film "Et après" de G. Bourdos1 (2008), qui alterne des
plans sur la ville de New York et des disparitions, des morts soudaines,
accidentelles, aussi brutales dans leur survenue que par lindifférence dune
foule qui poursuit son chemin sans sarrêter. La mort, dans son rappel
effractif incessant, se noie dans la masse citadine afin de soublier se
refouler pourrait-on dire plus aisément.
Cette dilution de la mort dans lagitation urbaine me renvoya à la
fantaisie associative dun corps social non soumis à la limite ou à la
contrainte humaine, quasi physiologique