Introduction
La "reconversion" des sportifs de haut niveau répond à une
préoccupation récurrente des institutions sportives (fédérations comme pouvoirs
publics) dont les médias se saisissent régulièrement sous la forme binaire et
généralement peu nuancée d'une réussite absolue ou d'un échec patent des exathlètes
concernés. Ainsi Le Monde du 9 mai 2007 proposait-il une mise en
scène contrastée de la reconversion sportive en accolant dans un même
reportage deux figures de boxeurs français sous les titres "Mahyar
Monshipour, exemple de reconversion réussie" et "Christophe Tiozzo, un
ancien champion du monde au RMI". Désignant, selon les usages, soit la phase
de transition entre l'arrêt de la pratique sportive et l'accès à une nouvelle
occupation, soit le produit de l'insertion dans un nouvel espace de travail, la
reconversion est souvent pensée de façon unidimensionnelle, restreinte au seul
domaine professionnel, et normative en termes de succès et de déclin. Au-delà
de ces deux alternatives, les informations manquent cependant pour
appréhender ce que recouvre exactement