Une part significative des travaux fondateurs de la sociologie des sports
en France a été produite pendant les années soixante-dix, dans une situation
sociale marquée par les contestations et les luttes de l'après 1968. Adoptant la
posture critique de la sociologie marxiste ou néo-marxiste, de la déconstruction
à la manière de Foucault ou de Bourdieu, cette sociologie a mis en évidence les
" ruptures " portées par quelques pratiques sportives inventées ou remaniées,
telles la planche à voile, le surf, le vol libre, l'escalade libre, la course libre, etc.
Les enquêtes premières ont montré comment des pratiques pouvaient s'instituer
en dehors des organisations fédérales, contre le conformisme sportif et hors de
certains conformismes sociaux, et comment des modalités pratiques et des
formes symboliques s'inventaient en dehors du contrôle des autorités établies.
Ces premiers travaux étaient réalisés "à chaud", par des sociologues qui
occupaient des positions marginales par rapport aux centres de pouvoir du
champ sportif (mais qui n'étaient pas marginales dans l'éducation physique, ou
dans la sociologie de la culture) et