1. Un embarras qui vient de loin
Quand il est question, actuellement, déthique, desthétique, cest une
recherche aussi hâtive que désespérée. Un activisme accéléré, technologique
avant tout, fait enfin comprendre que lon doit impérativement établir des
limites à certaines stratégies. Une éthique de responsabilité envers les
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phénomènes, les êtres, la Vie faisant défaut et posant des questions trop
complexes, un bric-à-brac de normes positives dune provenance ou dune
autre, religieuse, philosophique, juridique, etc., ne peut pas remplacer la base
concrète pour les décisions à prendre : une approche existentielle du sujet
qui permet de le connaître dans ses qualités, et dans ses conditions et facultés
propres, pour parler de ses vertus en termes actuels.
De telles connaissances forment le seul fondement dune esthétique
digne de ce nom. Mais depuis que lesthétique se trouve réduite à une
"philosophie du beau", en art ou dans la nature, puis à une manipulation
habile de lhistoire des formes, elle est condamnée à survivre en tant que
science du décoratif. Elle a perdu