Jusqu'à une date récente, la sociologie politique du militantisme, tant française qu'américaine, s'était focalisée sur certains déterminants du militantisme comme le statut social et la socialisation familiale, et sur l'étude de l'engagement dans les partis politiques. En effet, les travaux d'Oberschall et de Mac Adam, centrés sur les causes et les motivations incitant certains individus à militer, restèrent des études macrosociologiques, qui ne prirent guère en compte des phénomènes microsociologiques, comme l'origine sociale ou la trajectoire des individus, et ainsi ne permirent pas de comprendre pour quelles raisons certains individus s'adonnaient au militantisme, plutôt que d'autres. La théorie du chercheur français D. Gaxie de la pratique militante fut élaborée, quant à elle, uniquement à partir d'un travail sur les partis politiques. Elle fut toutefois novatrice dans la mesure où elle montra que les partis procuraient des postes de responsabilités, des emplois permanents, un capital culturel, etc. et souligna la dimension d'intégration sociale du militantisme politique.