Résumé
La production plastique en bronze tikar est celle à travers laquelle cepeuple, établi dans le haut et moyen Mbam et dans les Grassfields, au terme de sa longue migration depuis les hauts plateaux de l'Adamaoua, rayonne à travers le monde. Les consommateurs des oeuvres de cet art du bronze se recrutent dans tous les continents, preuve irréfutable de la qualité ou de la
valeur esthétique, sociale et symbolique des oeuvres d'un espace sculptural qu'animent des artistes dont la virtuosité est avérée. Le champ de la production plastique en bronze et de la réception des oeuvres est, cependant, resté à la marge des préoccupations des scientifiques compétents en la matière. La maigre littérature historique, anthropologique et sociologique sur l'art du bronze à la cire perdue chez les Tikar en est une pièce à conviction. La question des techniques de production et de la réception des
oeuvres reste à documenter. Elle se pose avec la même acuité que celle de l'ancrage social de l'art du bronze tikar que la présente communication essaye de démêler. Il s'agit, en fait, de partir de la production et de la consommation des oeuvres, et sur la base d'une démarche herméneutique et interprétative, de lire les effets sociaux de l'art tikar à la cire perdue.