L'étude s'intéresse aux interventions chorégraphiques "hors
les murs", c'est-à-dire dans des dispositifs spatiaux qui
dynamisent les formes d'interactions. Ce sont des contextes où
s'enchevêtrent activités formelles (projets chorégraphiques) et
informelles (improvisations individuelles et collectives) et où
l'émergence d'usages sociaux et symboliques comme
phénomènes spontanés créent différentes "logiques d'action"
(Dubet, 1994). Celles-ci permettent aux spectateurs, à un
moment donné, de devenir acteurs et aux danseurs de s'engager
dans des procédures mobilisant leurs répertoires de rôles en
fonction des ressources portées par le lieu de danse et les
acteurs en présence. Les espaces de fabrique étudiés
développent une danse qui "fait lieu" plutôt qu'elle "ait lieu"
(Ostrowetsky, 1999), activant ainsi la double réciprocité
spatiale et sociale en potentiel (Brunaux, 2007). Les artistes qui
s'investissent dans les dispositifs spatiaux s'inscrivent alors
dans des démarches artistiques où la mise en tension entre les
identités individuelles des protagonistes de l'action (spectateurs,
médiateurs culturels, acteurs institutionnels), favorise la
flexibilité des engagements et des rôles.