Résumé. La migration des médecins jouit de la reconnaissance de son caractère exceptionnel grâce à son quadruple capital social : professionnel, humanitaire, économique, démocratique. Ce chapitre argumente le passage de la migration unidimensionnelle à la diversification des parcours et à la mobilisation du capital
mobilitaire dans les projets de carrière et de reconnaissance. L'analyse est structurée en quatre parties : paradoxes, périodisation, panorama, figures. L'analyse est fondée sur
le travail empirique de l'auteur sur la migration et la mobilité des médecins bulgares en France et plus largement sur les cerveaux mobiles postcommunistes en UE, mais les conclusions ont une validité plus grande. La mobilité en blanc pourrait être résumée
en cinq grandes tendances : l'augmentation des flux migratoires inévitable dans le marché des services sanitaires de plus en plus européanisé et mondialisé ; le passage des flèches aux spaghettis, la diversification des parcours et des projets migratoires ; les rapports dynamiques entre migration et mobilité ; l'émergence des formes innovantes de mobilité comme le transnationalisme ; l'émergence de la figure du médecin mobile
capable de gérer son capital mobilitaire et qui devient l'auteur de son projet migratoire.