Chacun de nous, à partir de son expérience d'élève, peut évoquer le souvenir de professeurs enthousiastes dont la "passion" pouvait être communicative. De la résurgence de ce type de souvenirs, largement répandus mais se déclinant de façons éminemment singulières pour chacun, naît sans peine l'idée que le rapport intime de l'enseignant à la discipline enseignée pourrait se répercuter dans la manière dont il ferait vivre ce qu'il enseigne en classe. Et l'on se dit aussi que cela ne pourrait se concevoir qu'en conjugaison avec la manière dont cet enseignant se relierait également aux élèves qui constituent cette classe. Mais comment formaliser ces intuitions pour investiguer la pratique en classe d'un enseignant de façon rigoureuse ? Quels types de liens faudrait-il considérer, par rapport au savoir et par rapport aux élèves ? Une notion a été proposée par Claudine Blanchard-Laville (1997a) qui théorise ces éléments intuitifs : il s'agit de celle de transfert didactique.
