Les études menées depuis quelques années2 sur la notion de
violence verbale ont révélé qu'il s'agit d'un processus global qui se
manifeste dans des "montées en tension" (Moïse & al. 2008) où se
jouent des rapports de pouvoir et de domination. Ces rapports sont
d'autant plus exacerbés dans le cadre scolaire dans la mesure où la
relation entre les interlocuteurs (enseignants et élèves) est définie par l'institution comme dissymétrique. En effet, la vision traditionnelle de l'enseignement conduit à une relation verticale qui renvoie à un système de places déterminé où "la position basse s'inscrit dans une dynamique de subordination comme la position haute impose une dynamique d'emprise et de contrôle sur autrui" (Vincent 2013 : 52). La violence verbale ramène alors à un combat symbolique et territorial pour la prise de parole où il s'agit de ne pas perdre la face.