La visite du Président Hollande au Liban le 16 avril 2016 fut l'objet d'une rencontre avec le Patriarche maronite Béchara Raï à la Résidence des Pins, à Beyrouth. Si cette visite semble anodine au vu des enjeux caractérisant la situation des "chrétiens d'Orient", aux yeux des dirigeants internationaux, elle revêt néanmoins une dimension symbolique forte car elle s'inscrit alors dans le contexte d'une vacance présidentielle au Pays du Cèdre, la présidence étant une fonction traditionnellement dévolue à un ressortissant des communautés chrétiennes libanaises. Cet article entend saisir ce moment symbolique pour entreprendre une réflexion plus large sur la place occupée par le leader religieux dans la vie politique libanaise, en abordant les questions de l'héritage dans lequel il s'inscrit, des processus et vecteurs impliqués mais également des risques que représentent à terme les positionnements religieux d'un acteur occupant une fonction suprasociale
