Alors qu'une guerre d'usure est aujourd'hui à l'œuvre au Yémen, depuis l'intervention de la coalition arabo-sunnite initiée fin 2015 par l'Arabie saoudite contre la milice chiite "houthie" d'obédience zaïdite qui a pris le contrôle de la capitale Sanaa depuis 1994, cette situation conflictuelle a réactualisé certains anciens enjeux frontaliers sur les confins méridionaux du royaume saoudien. C'est dans ce contexte délétère que se trouve aujourd'hui reposée la question, demeurée toujours latente, d'un possible déficit d'allégeance de certaines tribus méridionales du royaume, notamment celles d'obédience chiite, et plus particulièrement ismaélienne. De fait, la minorité confessionnelle ismaélienne d'Arabie Saoudite, assez méconnue, se trouve marginalisée, sinon spécifiquement discriminée par le royaume saoudien, lequel se revendique d'un Wahhabisme intransigeant- pour ne pas dire intolérant - vis-à-vis de tout ce qui ne se reconnaît pas comme faisant partie de