L'historicité des idées qui régissent les modes d'action du féminisme latino-américain est aujourd'hui d'une importance cruciale. L'apparente homogénéité du féminisme - comme mouvement libertaire ayant affronté le sexisme responsable de la subalternité des femmes dans les années 1970, puis comme mouvement social en construction dans les années 1980 - a en effet éclaté en une multiplicité de positions politiques. Ces positions se développent autour de deux axes : la nécessité d'établir un nouvel ordre civilisateur bisexué, et les échanges des femmes avec les États et les instances régionales et interrégionales1.