Les travaux des féministes matérialistes ont bien mis en avant la tendance intrinsèque du système patriarcal à s'appuyer sur le travail gratuit de reproduction des femmes (Delphy 1998 ; 2001a ; 2001b ; Moujoud et Falquet 2010). Dès lors, une des préoccupations majeures du mouvement des femmes s'est portée sur la capacité de l'État, en tant qu'ensemble de politiques sociales et de droits, à rendre possible l'autonomie des femmes, qu'elles soient célibataires, épouses, mères ou filles (Lewis 1997). Ceci passe à la fois par l'accès des femmes à l'indépendance économique et par leur libération des charges liées à la famille (Kröger 2009 : 9).