ÀAbidjan, on remarque d'emblée l'intensité du travail féminin
qui se déploie dans la vie domestique mais aussi dans
l'économie informelle marchande, où sont concentrés les
taux d'activité des femmes. En l'absence de politiques familiales et structures de garde d'enfants efficientes, en l'absence aussi d'équipements ménagers accessibles, il est impossible aux femmes d'assumer seules à la fois leur activité économique et les tâches reproductives. C'est pourquoi, dans l'ombre de ces travailleuses visibles, existe une main-d'œuvre la moins coûteuse possible, composée de fillettes et d'adolescentes, le plus souvent des migrantes d'origine rurale. Âgées de 10 à 20 ans pour la plupart, ces filles - non ou déscolarisées - vivent et travaillent dans des ménages urbains où ne réside aucun de leurs parents géniteurs.