Parmi les concepts en vogue dans le monde de la recherche, la participation reste une valeur sûre, et ce depuis une vingtaine d'années — au point que certains ont pu aller jusqu'à évoquer une tyrannie de la participation (Cooke et Kothari, 2001). Se référant, au sens large, à l'idée de faire participer les personnes concernées par un projet à l'élaboration même de ce projet, les démarches participatives se sont développées dans des domaines aussi variés que la politique (il s'agit de faire participer les citoyens aux politiques les concernant), l'industrie (de faire participer les clients à l'élaboration des produits dont ils constituent la cible), ou la recherche (de faire participer les acteurs à tout ou partie de la chaîne de production de connaissances les concernant, depuis la définition du problème jusqu'à la dissémination des résultats). Les politiques et les travaux de recherche menés dans les domaines de la conservation de la nature et de la gestion des ressources n'échappent pas à cette règle, et il n'est aujourd'hui pas un programme de conservation ou de gestion des ressources qui n'inclue pas, d'une façon ou d'une autre, une dimension participative (Reed, 2008). Dans le tableau que dresse cet ouvrage des relations qu'entretiennent géographie et conservation, il fallait donc ménager une place à l'analyse des liens unissant la géographie humaine et les recherches sur, et par la participation.
