A contrario d'autres formes de regroupements (clans, ethnies...), l'État n'est pas un phénomène naturel et cette création de l'esprit, née de la nécessité de sortir d'une lecture ethnocentrique des relations internationales, s'est consolidée jusqu'à devenir l'expression d'une conscience nationale depuis la fin du XVIIIe siecle1. En dépit de critiques récurrentes, l'État renaît toujours de ses cendres puisqu'il n'existe pas, à ce jour, d'autres sources de légitimité politique. A cet égard, Pierre de Senarclens précise que la souveraineté reste au centre des représentations dominantes de la politique ; elle est largement reconnue comme légitime, et influence à ce titre les structures de la société internationale. La souveraineté continue à marquer les représentations institutionnelles et politiques des sphères dirigeantes, ainsi que l'imaginaire collectif des acteurs de la scène mondiale.