Parmi les diverses stratégies du projet d'émancipation que déclare porter la postmodernité, celle de la révolution des mœurs appelée couramment la "révolution sexuelle" des années 1960 n'en est pas la moins engagée. Depuis l'épuisement de la modernité, les intimités se livrent spectaculairement au regard public, dans les moindres détails, et avec une certaine jubilation. À l'évidence de tous, il s'agit d'une rupture inouïe d'habitus culturel marquant un véritable changement de mentalité, laquelle se présente comme une dénonciation des codes coercitifs qui entravaient la liberté d'expression et nuisaient au projet de fusion historique de l'art et de la vie. Selon un développement exponentiel à la faveur de la postmodernité, la littérature, le cinéma, les médias, les arts plastiques offrent de plus en plus au regard de tous les facettes autrefois secrètes de subjectivités individuelles dans le but, est-il avancé habituellement, de libérer l'individu du poids des traditions et des lois des institutions.