Parler de l'engagement au cinéma, c'est aborder des propositions cinématographiques qui ont partie liée (et ce lien est à interroger) avec le politique, avec la politique. Le champ qui s'ouvre à nous quand nous interrogeons ce lien est immense puisqu'il couvre un éventail de films qui, pour aller vite, irait du film militant (film qui se fait en dehors du système commercial et mobilise des formes de conscience, d'énergie ou d'action politiques collectives) à ce qu'on a longtemps appelé la "fiction de gauche" (film qui, tout en adoptant une attitude d'opposition, reproduit les normes et épouse les formes conventionnelles et les effets du cinéma commercial dominant), en passant par le film d'intervention, le film contestataire, le film révolutionnaire, le film ouvrier…, jusqu'au film social ou de critique sociale (film qui expose des problèmes sociaux, met en scène l'injustice sociale) ou le film progressiste (film produit dans la société capitaliste et qui, faute d'avoir pensé aux effets idéologiques spécifiques du mode de représentation adopté, voit les intentions qui ont présidé à sa production en partie neutralisées).