La "méditerranée chinoise". C'est par ces mots que D. Lombard parle des mers sud-asiatiques rappelant ainsi que nous, Européens, partageons bien plus qu'une période coloniale entre les puissances méditerranéennes du nord et l'Indonésie. Cette région fut toujours le lieu d'intenses échanges économiques et culturels. Cependant, les restes de la conception impériale que nous avons eue à l'égard de cet espace ainsi que la partialité des sources que nous utilisions ne nous ont pas permis de comprendre les aspects politiques de l'archipel. Le courant de l'histoire connectée, que nous avons déjà défendu, tend à corriger ce défaut de la recherche occidentale. C'est dans les prémisses de cette approche que D. Lombard pointe l'importance de la géographie pour appréhender les aires d'influence et ainsi, se défaire de nos préjugés issus du colonialisme polymorphe que connut l'Asie du Sud-Est.