Le vocable de postmodernité est désormais très courant. Voilà un terme, introduit dans le vocabulaire français par Jean-François Lyotard1, qui fut d'abord utilisé aux États-Unis pour désigner l'art et l'esthétique post-modernes avant de revêtir, par la suite, plusieurs acceptions. Elles convergent toutes vers l'idée que le monde a perdu sa vérité ou son centre de gravité éthico-moral, qu'il est orphelin des grands récits par lesquels il fut jadis représenté et qu'après avoir fait le deuil de ses certitudes, il serait rongé par l'hyper-relativisme. Sur le terrain politique, la postmodernité désigne ce processus contemporain du déclin - certains disent du dépassement - de la modernité juridique dont l'État constituait depuis le XVIe siècle le modèle dominant.