Que signifie dire "non" au Chili de Pinochet1 ? Cela peut être un "non" à la violence explicite et aux atteintes aux droits fondamentaux des êtres humains — état d'exception, terreur, assassinats, torture, exil, disparition, déportation dans des îles perdues du sud du Pacifique… et la liste des crimes imprescriptibles est longue. Mais il y aurait également un "non" d'un point de vue économique et culturel, le "non" au Chili comme "laboratoire du néo-libéralisme"2 inspiré de la doctrine de ceux que l'on a appelés les "Chicago boys", et à l'exploitation de ses ressources par des multinationales, aussi bien pendant la période de Pinochet qu'au moment des prétendues périodes de transition démocratique, et jusqu'à nos jours, peut-être même de façon accrue.