Le Chili n'a pas attendu 2012 et la sortie du film No de Pablo Larraín pour que des voix dissonantes et critiques s'élèvent au sein du milieu intellectuel et artistique contre la transition vers la démocratie et la classe politique censée la mettre en oeuvre. En 1997, Tomás Moulian publie son retentissant Chile Actual. Anatomía de un mito, dans lequel il dénonce la permanence de l'héritage de la dictature de Pinochet (1973-1990) au sein des institutions politiques1. Au début des années 2000, cette réflexion nourrit également les travaux d'artistes chiliens et va donner lieu, notamment, à l'exposition collective "Transformer", dans le Centre Culturel Matucana 100 en 2005.