D'emblée, Alain Finkielkraut 1 se présente comme un résistant à la
révolution numérique, un technophobe qui boude librement l'écran des nouvelles machines et ne navigue pas sur Internet. D'emblée, sous une rhétorique à peine modernisée, il reprend un argument rebattu depuis des lustres: Internet est le monde de l'espionnage fait système, de la traçabilité exhaustive de l'individu faite loi. Internet serait donc le visage ludique d'un esprit "totalitaire" et "impérialiste" - américain, cela va de soi. Internet serait-il donc intrinsèquement nuisible, comme si sa virtualité était justement l'essence adéquate du mal: partout et insaisissable