La construction du discours sur la ville n'est pas une opération neutre, mais elle peut être porteuse de domination et de stigmatisation à l'encontre de certains groupes sociaux. Plus particulièrement, l'analyse de l'articulation entre les discours issus de la planification urbaine, et les pratiques d'appropriation de l'espace de groupes sociaux stigmatisés, permet de questionner la production de la ville contemporaine et ses rapports de pouvoir. L'analyse d'une condition de "subalternité métropolitaine", issue de mes recherches de doctorat2, est basée sur l'hypothèse que les pratiques populaires sont utilisées par les groupes dominants comme un argument de délégitimation des populations pauvres dans les "visions" de la ville globalisée. Dans cet article, j'explore comment les documents d'urbanisme véhiculent ces narrations délégitimantes.