Cet article se propose d’analyser la culture américaine du monde naturel depuis son début jusqu’à nos jours. Le rêve démocratique originel d’un monde agraire dans lequel la terre pouvait être partagée, ouvrant ainsi une ère d’espoir politique à l’époque de Crèvecoeur, a affronté les réalités de l’histoire, qui ont frustré cet espoir. La valeur intrinsèque du monde naturel et ses attributs sublimes ont été une tentative pour éviter de considérer la nature en tant que réalité sociale, tandis que la nature cessait d’être un lieu de craintes pour se faire monde civilisé avec la fin de la Frontière. Plus récemment, Aldo Leopold a théorisé la terre-communauté, regardant la nature en tant qu’espace social, tandis que John Steinbeck a insisté dans son oeuvre sur la signification sociale de tout rapport avec un territoire. On comprend dès lors mieux l’évaluation critique de l’extension urbaine contemporaine.
