À la fin des années 1970, Claude Olivenstein se rend sur un plateau de télévision pour un débat sur "la drogue". Il est accompagné d'un jeune patient-disciple, futur soignant, Alexis Champon. La discussion est vive, les avis fusent. On glose, on s'interroge, on s'alarme : sur un plateau de télévision on trouve souvent la force pour supporter les maux d'autrui1. Ici, le malheureux est "le drogué", sur lequel on se penche comme sur quelqu'un qui se noie, et l'art du lancer de la bouée qui coule est porté àson comble conversationnel. À un moment, un journaliste interpelle sans gant le jeune Alexis jusque là mutique : "mais pourquoi vous vous êtes drogué ?" Pourquoi ??? (lancer de la bouée). Silence soudain, tous les regards se tournent vers le visage d'Alexis, qui se fige, piégé.