Carsten Niebuhr et Forskál auraient été les premiers Européens à décrire et à goûter le qât1, cette plante euphorisante qui est aujourd'hui consommée, l'après-midi, par une grande partie de la population adulte du Yémen. Le botaniste Forskál qui mourut au Yémen en 1763 lui donna son nom scientifique de Catha edulis et en fit une étude détaillée dans son ouvrage posthume publié en 17752. Cette plante revêt une importance sociale, économique, politique et culturelle cruciale dans la société yéménite. Le qât est ainsi devenu indissociable des représentations du Yémen tant son usage s'est répandu dans toutes les couches de la société durant ces dernières décennies, ainsi que dans toutes les régions du pays après la proclamation de l'unité des deux Yémen en 1990.