Le Vietnam n'occupe pas une place exceptionnelle dans l'histoire générale des drogues en Asie. Comme ses voisins, ce pays doit à l'intermède colonial l'imposition d'un usage, celui de l'opium, et une certaine accoutumance aux revenus qui en sont issus. Initialement conçu comme un outil financier au service du colonisateur français, le contrôle du marché des stupéfiants devint un enjeu de pouvoir en temps de guerre, soit de 1946 à 1975. Notons toutefois qu'en tant qu'État indépendant et unifié, c'est-à-dire avant l'arrivée des Français et après l'unification de 1975, le Vietnam s'est attaché à lutter contre l'opium et les stupéfiants en général, avec un certain succès. Dans les deux cas, c'est en s'appuyant sur un pouvoir fort, autocratique ou totalitaire, qu'il obtint ses meilleurs résultats.